ISSN : 2266-6060

Merci


Marseille, mars 2020.

L’avenue était presque déserte, confinement oblige. Les magasins du rez-de-chaussée étaient fermés, rideaux de fer sur lesquels étaient accolés des petites affiches rappelant la décision du gouvernement. Mais plus haut, dans les étages, on pouvait voir des morceaux de tissu bien attachés, avec leur écriture au marker, bien lisibles à distance.
Un mot commun se détachait, « Merci ». À qui, à quoi ? Au personnel soignant bien sûr, aux caissières de supermarché, aux livreurs défiant les risques non pas de circuler, mais d’entrer dans les maisons, aux éboueurs de relever les poubelles, aux électriciennes de maintenir le réseau, tout comme les gaziers, les informaticiennes et les logisticiens, aux profs de suivre leurs élèves malgré tout. Toute cette population invisible ou invisibilisée au pire, méprisée ou dénigrée au mieux.
Merci donc de maintenir le monde, dehors, pour que nous puissions rester dedans, au chaud et en famille, contrairement à ceux qui sont sans domicile fixe, aux personnes dépendantes en ÉHPAD, aux prisonniers dans leur cellule, aux malades à l’hôpital.
Celles et ceux à qui s’adresse ce message ne le verront pas, il ne fait face qu’à un parc vide et puis ils sont trop occupés, mais cela a sans doute fait du bien de l’écrire et de l’afficher, tout comme d’applaudir le soir à 20h. En situation d’impuissance, il ne nous reste que la gratitude.



Laisser un commentaire