ISSN : 2266-6060

Démarcation

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Aéroport de Minneapolis-Saint Paul, juin 2014.

Prendre un avion est une expérience étrange d’un point de vue temporel et spatial : c’est le moyen le plus rapide pour se rendre d’un point à l’autre et pourtant, c’est celui pour lequel on attend le plus. En outre, les contrôles multiples des passeports, des bagages, de la carte d’embarquement, scanner des corps retardent cette circulation rapide promise par les aéronefs et contraignent les futurs passagers à suivre des trajets prédéfinis, séparant et amalgamant sans cesse. Afin de combler les attentes et entre ces points de passages obligés, les aéroports se sont mués en espaces de vente et de divertissement, toiles d’araignées dans lesquels les voyageurs rendus presque immobiles sont pris.
Pour régler les circulations internes d’une foule cosmopolite, les panneaux, signes, pictogrammes sont légion tout comme les dispositifs de transport : chariots mis à disposition, escalators et ascenseurs, tapis de toutes sortes se succèdent comme dans un film de Tati. Et c’est sur l’un d’entre eux que l’on se trouve soudain face à une démarcation. A gauche, il faut marcher, à droite ne pas bouger nous dit le trottoir roulant lui-même, d’un bout à l’autre de son déroulé. Une ligne mouvante qui semble immobile, un mot d’ordre répété dans une boucle infinie, et des voyageurs à nouveau divisés en flux cohérents, le temps de parcourir les 200 mètres de cette galerie.



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