ISSN : 2266-6060

Quatrième dimension

Canton de Vaud, Suisse, juillet 2006.

Une toute petite route dans la montagne s’élève au-dessus des vignes et du château d’Aigle. Après un dernier village à traverser, il n’y a pas une voiture en vue, ni même un cycliste assez fou pour partir à l’aventure sur ces pentes raides et isolées. Nulle vache, nul mouton à l’horizon. Seul le ruban goudronné bien entretenu atteste que l’homme passe encore ici. Au détour d’un virage, un panneau métallique apparaît et vous pouvez lire de loin « ATTENTION RALENTIR ».
Le texte qui suit n’est ni du tamil, ni du cantonais, et pourtant vous ne comprenez pas. Certes, c’est un avertissement clair, mais contre quoi ? S’agit-il de « clédards » ou l’usure du panneau a-t-elle eu raison du « clébards » inscrit à l’origine ? Et pourquoi ces choses seraient-elles canadiennes plutôt que suisses ou vaudoises ?
Le français est une langue plus unifiée que l’allemand, mais il suffit parfois de visiter une vallée reculée pour voir des mots inconnus surgir tels des esprits frappeurs de la forêt. Ne faites pas demi-tour : repartez, les sens en éveil, à la recherche du danger, au risque d’entrer dans la quatrième dimension.



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