ISSN : 2266-6060

Bouton

Marseille, avril 2018.

Dans Mon Oncle de Tati, l’interphone était l’incarnation distinctive de la modernité pour un immeuble nouvellement construit. Il permettait de remplacer le ou la concierge et les charges afférentes en un dispositif alliant fermeture générale et ouverture à la volonté digitale des habitants.
Ici, le dispositif se déploie dans un plan horizontal : en partant du rez-de-chaussée, chaque nouvelle colonne de boutons correspond à un étage, que la plaque métallique vissée ne laisse plus qu’apercevoir au-dessus des boutons, en indiquant si la porte correspondante est à droite (D) ou à gauche (G). Le bouton lui-même marque le passage du temps, avec ses couleurs variables en fonction des changements nécessaires et de l’usure : s’il doit toujours être métallique, il peut arborer des nuances de blanc, de jaune, de gris ou de brun.
Et en-dessous, pour s’assurer de sonner au bon endroit, on trouve un ou deux noms inscrits en blanc sur une petite plaque en Bakélite noire, mais le standard s’est effiloché au cours du temps, avec même l’apparition récente d’un nom sur papier simplement scotché sur le support.
Depuis l’électronique, le digicode, l’affichage numérique et le visiophone ont pris la place de la dernière modernité et les noms ont disparu au profit du numéro d’appartement. Mais les boutons sont encore là, attendant un doigt pour activer l’appel attendu.



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