ISSN : 2266-6060

Transporteur

Paris, janvier 2010.

Les échanges épistolaires ont pris une nouvelle tournure avec le développement des outils électroniques. Les courriels, les SMS et les messageries instantanées ont rapidement pris le pas sur le papier, au point que certains y voient son inéluctable disparition. Le papier résiste pourtant bel et bien… Le fax et le courrier postal n’ont pas dit leur dernier mot. Avec le relatif recentrage du papier autour des échanges administratifs, il est réservé aux réseaux de circulation qu’il emprunte depuis longtemps dans les chancelleries, les ambassades, les consulats et les ministères. Ces usages séculiers font parfois l’objet de petites innovations.
Ici, l’enveloppe n’est pas seulement un conditionnement qui protège les documents pendant leur circulation. L’emballage conventionnel arbore un équipement supplémentaire. Prenant la forme d’une check-list accrochée à l’enveloppe, cette petite innovation est double. D’un côté, elle joue le rôle de mémoire externe. En rappelant aux usagers la séquence des actions nécessaires (compléter le formulaire, dater et signer, joindre telles pièces), le volet détachable se présente comme une aide à la démarche administrative. De l’autre, la liste s’érige en prescription qu’il est recommandé de suivre pour voir sa demande traitée “dans les meilleurs délais”. Mini-guide de bonnes pratiques, elle incarne ainsi la voix de l’administration au-delà des agents, des guichets et des formulaires. Inscrite dans le support même, celle-ci transforme l’enveloppe en un médiateur autrement actif entre l’administration et les administrés.



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