Maintenance
Marseille, juillet 2023
Le voyage a été fort long ; aussi, en arrivant à destination, on n’a qu’une envie, rentrer chez soi. Néanmoins, le fond mauve de cet écriteau attire l’œil du photographe, d’autant que la maintenance est le plus souvent invisibilisée.
Ce qui frappe au premier regard, c’est l’adaptation parfaite de la double feuille à la porte en verre. Alors que la rubalise a été bricolée pour détourner les voyageurs, l’écrit s’impose comme un élément s’insérant dans cet environnement technique. Ensuite, au-delà de l’icône appelant à ne pas passer, c’est le texte qui est intriguant : en grosses majuscules grasses la maintenance, en bas moins gros, mais toujours majuscules grassées, l’appel à la compréhension du voyageur, au milieu un texte pour le voyageur qui ne s’est pas contenté du message principal de l’écrit. On tombe alors dans un paradoxe apparent : où sont « les équipes », où est l’ « œuvre » en cours pour que ce portail fonctionne à nouveau ? Sous-traitants, équipes spécialisées, composants rares, maintenance programmée, des milliers de choix et d’organisation sont visés par cette phrase, mais le voyageur n’en saura pas plus.
Cet écriteau peut ainsi être réduit à un acte communicationnel extrêmement léché, destiné à éviter l’énervement des voyageurs ou une mauvaise publicité à la SNCF. Mais ce soir, nous sommes généreux : nous pensons plutôt que c’est une visibilisation, dans un espace très public, des tâches quotidiennes accomplies par des milliers de mainteneuses et mainteneurs.