ISSN : 2266-6060

Terrasses


Marseille, novembre 2022.

Le Code de la route a introduit des masses de signes, traits, panneaux, le plus souvent au bénéfice des véhicules à moteur. En ville, les militants des mobilités douces ont lutté pour un code de la rue renversant cette inégalité, faisant par exemple disparaître les passages cloutés, les piétons pouvant désormais traverser où bon leur simple dans une zone à vitesse beaucoup plus limitée.
Nous sommes ici dans une « zone piétonne », un espace où les véhicules sont très rares et roulent au pas. La densité de la zone n’est pas seulement due aux humains, mais aux tables et chaises occupant largement un espace plat et indéterminé. Aussi l’ardoise, si commune à la restauration, et les craies de couleur marquent ici la frontière. Telle une borne des villes, elle indique la droite et la gauche, l’en deçà et l’au-delà pour les clients, matérialisant ce qui n’existait que dans les cadastres et autres contrats d’occupation de l’espace public.
La frontière vise également les ustensiles : tasses et verres ne doivent pas circuler comme autant de contrebandes d’une table à l’autre. Nul système coercitif à l’horizon, pas de douanier des terrasses, juste la visée d’une bonne entente.



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