ISSN : 2266-6060

Manquants

manquants

– Prague. Février 2008 –

Il y a des dispositifs qui ne fonctionnent pas, ne fonctionnent plus ou peut-être même n’ont jamais fonctionné. Prenez les noms inscrits sur les interphones comme ici dans cet immeuble du centre ville de Prague : la majorité des étiquettes correspondant à un logement sont manquantes ; deux choses l’une, ou des appartements ont été réunis entre eux, ou des logements sont vacants. Bien sûr, on pourrait objecter que certains appartements sont occupés par des habitants ne souhaitant pas que leur noms apparaissent dans la rue (comme c’est le cas dans les quartiers riches de nos grandes villes : tranquilité = anonymat) ; mais être anonyme pour ne pas dire devenir un habitant clandestin est compliqué ; pas de courrier recommandé ni colis, ni visites … Bref pas de vie sociale. Mettre son nom sur l’interphone, c’est accepter d’entrer dans un jeu de parole et d’échange. C’est avoir « pignon sur rue ». Les concierges ont longtemps joué un rôle tampon ; recevant et distribuant le courrier, accueillant et orientant les visiteurs. Femmes de parole, on leur a substitué ces dispositifs de parole qui ne fonctionnent qu’avec l’écrit.



2 Comments

  1. nicolas wrote:

    Egalement sur ce sujet: http://liftlab.com/think/nova/2007/12/12/family-names-on-door-walls/

    Où comment la vie jaillit sur les murs

  2. scriptopolis wrote:

    Joli cas !

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