ISSN : 2266-6060

Activité agréée


Paris, mars 2022.



L’agrément des bouquinistes renvoie à une pratique politico-administrative du XVIIe siècle : le contrôle par un dépôt légal royal et une corporation de libraires qui restreignait la circulation des imprimés et considérait les vendeurs ambulants et les idées qu’ils colportaient avec suspicion. En 1859, sous le Second Empire, l’agrément des vendeurs est devenu une concession visant non plus à surveiller le contenu, mais à organiser le marché secondaire du livre. Ensuite, les interventions publiques se sont succédé pour standardiser, puis patrimonialiser le paysage parisien en inscrivant les fameuses boîtes et leurs exploitants dans une esthétique de la ville : le « vert wagon », les 10 mètres de parapet, la taille des boîtes, l’étiquette visible depuis la rue pour les contrôleurs, etc.
Ce n’est que récemment que la Mairie de Paris s’est de nouveau enquise, non plus seulement de la forme, mais du contenu des boîtes. Depuis 2009, elle vérifie que les bouquinistes comme Ferdinand, qui occupe l’emplacement no 54, n’aient pas plus d’une de ses cinq boîtes agréées consacrées aux souvenirs (porte-clés de la tour Eiffel, bérets et autres magnets), stabilisant, par des pratiques politico-administratives, une nouvelle définition des bouquinistes, inscrits à l’inventaire du patrimoine immatériel de la France.



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