ISSN : 2266-6060

Accéder à l’information

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La Rochelle, juillet 2011.

Les bibliothèques constituent des lieux essentiels de conservation de l’information depuis des siècles. Après avoir été réservées à quelques élites (clergé ou courts royales) qui restreignaient la circulation de certains livres ou censuraient le contenu d’autres, les bibliothèques sont progressivement devenues des lieux dont l’accès a été élargi à la plupart. Depuis, on peut y trouver des livres anciens merveilleux relatant des théories classiques ou mettant en scène des images, des peintures ou des dessins qui rappellent certains aspects fondateurs des sociétés modernes. On peut également y trouver des revues qui publient et discutent les découvertes récentes au front de la recherche scientifique. Bien que certaines bibliothèques demeurent des lieux réservés, dédiés à des soi-disant spécialistes ou des membres de cercles spécifiques, il est finalement possible d’accéder à un large corps de connaissances, classé en différents thèmes et rangés dans des casiers. Et l’avénement d’internet a inauguré des façons inédites d’accéder à des ressources en ligne de toutes sortes.
Malgré le développement massif d’une fantastique société de l’information, les savoirs ont du mal à circuler au point d’être disponibles pour tous à tout moment. En entrant dans cette bibliothèque pour emprunter des livres, le scriptopolien a été naturellement attiré par cet avertissement inséré sur la couverture d’une revue spécialisée dans la vulgarisation scientifique. Il recommande “d’utiliser la photocopieuse” au lieu de découper des pages ou des dossiers complets. L’information est stockée dans des bibliothèques pour rester accessible d’un lecteur à l’autre. On peut en jouir comme d’une propriété personnelle, mais uniquement selon un comportement approprié qui garantit de “respecter le bien public”. Durant la dernière décennie, de nombreux universitaires ont souligné combien la science est menacée par les firmes pharmaceutiques ou l’adoption de techniques du new public management pour la gouvernance ou l’évaluation des universités. Qu’elles soient vraies ou fausses, ces propositions privilégient les grandes explications. Ce faisant, elles tendent à dénigrer les petits gestes et les “comportements indélicats” qui minent, jour après jour, l’idéal de la science fondé sur la libre information.



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