ISSN : 2266-6060

En cours

Paris, juin 2019.

Encore un escalator en panne ! La situation est à la fois gênante et habituelle. Heureusement, cette fois-ci le nombre de marches n’est pas trop élevé, et je ne suis pas chargé. La gène occasionnée est donc minime, elle permet de se concentrer sur cette expérience courante. Les escalators, dont la fréquence est proportionnelle à l’étendue du réseau souterrain, semblent avoir un penchant certain pour les défaillances régulières. Depuis le temps, comment se fait-il que l’assemblage technique des marches mécaniques n’ait pas été amélioré ? Une sorte d’appel en creux à l’innovation… Mais, à bien y regarder, l’essentiel de la situation est ailleurs. Dans une perspective où il n’est ni question de panne, ni d’innovation. Aucune rupture entre un état de fonctionnement normal et le basculement soudain dans un désordre qu’il faudrait réparer. L’écriteau pointe vers ce tout autre horizon. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, malgré l’immobilisme de l’escalator et l’absence de personnel, un processus est “en cours”. Et il a commencé il y a un bon moment déjà… bien avant que l’escalator ne s’arrête. En mouvement depuis la conception même des marches mécaniques, ce processus accompagne la vie de l’escalator, le scrute et le jauge, prend régulièrement des nouvelles de son état de fonctionnement, enregistre son vieillissement et, de temps à autre, arrête le mécanisme pour raccommoder ou changer une pièce. La maintenance est faite de ces gestes attentionnés, répétés très régulièrement. Plutôt qu’appelée à la rescousse après la rupture introduite par la panne, elle débute avec la chose même, et ne cesse qu’avec sa fin ou son abandon. Même si l’escalator est momentanément arrêté, la maintenance est active. Par elle, celui-ci sera à nouveau en mouvement très prochainement.



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