Code
Aix-en-Provence, avril 2021
Dans les archives, l’objet est petit et fin, bien plus que les Codes auxquels nous sommes habitués, pavés rouges ou bleus remplis de commentaires et de jurisprudence. La couverture montre que les éditeurs de celui-ci sont en fait deux syndicats, faute de véritable action ministérielle pour rassembler les textes de droit du travail applicables aux « Territoires d’Outre-Mer ».
Mais la capacité à mettre en œuvre un code, pour un inspecteur du travail, dépend de l’état actuel des textes et non de ceux qui étaient en vigueur au moment de l’édition ; d’où la nécessité de fabrication d’un objet maison, utile sur le terrain, à partir de manuscrits tapés à la machine de colle pour recouvrir le texte antérieur et de scotch pour faire tenir le tout. Il faut aussi prévoir une feuille blanche pour faire physiquement disparaître les parties de textes abrogées, ici l’envers d’une feuille tapée, le papier étant coûteux dans l’après-guerre.
Reste à savoir si l’exhibition d’un tel objet singulier sapait la légitimité des inspecteurs ou, au contraire, renforçait leur prestige par la preuve de leur habilité à appliquer le Droit, rien que le Droit, mais tout le Droit.