ISSN : 2266-6060

Bienvenue

Paris, janvier 2024.

La vie des académiques est souvent rythmée par les missions : présentation lors d’un congrès, invitation pour un workshop par des collègues, nécessité d’aller sur un terrain pour des mesures, observations, consultations ou échanges, les motifs ne manquent pas pour se déplacer. Certes, si la généralisation des visio-conférences avec les confinements et les préoccupations climatiques ont réduit l’intérêt et l’envie d’être transporté pour quelques heures utiles à l’autre bout de l’Europe, les nuits d’hôtel pour des raisons professionnelles demeurent fréquentes.
Pour accéder à cette prestation, un empilement scriptural baroque est sans cesse réagencé : contrats de marché public, plateformes de réservation, logiciel de gestion des demandes et autorisations, affectation budgétaire, ordres de mission et factures diverses interagissent dans un ballet parfois cacophonique, parfois ordonné avec maestria par nos gestionnaires. Aussi, après un long voyage bureaucratique et ferroviaire, on est heureux d’accéder au repos dans une chambre propre et calme, le chic et le charme n’étant pas les premières qualités recherchées.
Ici, pourtant, dans ce petit hôtel parisien, surgit un inattendu assemblage : une bouteille d’eau de source mise à disposition, trois petites chouquettes fraîches et un petit mot de bienvenue. Si tous les clients auront sans doute un accueil similaire, le bristol contient une petite variation : un espace où un nom propre est manuscrit. Par cette petite opération d’attribution, la chambre dépersonnalisée et délocalisée est désormais un peu vôtre.



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