ISSN : 2266-6060

Social

antisocial

Londres, août 2016.

Les espaces urbains sont faits de flux. Piétons, vélos, motos, fauteuils roulants, voitures, poussettes, bus, tramways circulent simultanément dans les rues, et de nombreux dispositifs servent à faciliter leur fluidité et à réguler leur coexistence. L’introduction de toute nouvelle technologie de transport rouvre la définition des usages appropriés de la rue. Ceci a été particulièrement le cas pour le développement de l’automobile dans les villes, qui est allé de pair avec d’importantes luttes avant que les rues aient été refaçonnées pour accueillir les automobilistes. Tout en étant un enjeu technique, cette accommodation des automobiles à la rue a soulevé des problèmes politiques, économiques et moraux – magnifiquement documentés dans le livre de Peter Norton.
Avec les mouvements en faveur de la ville “déambulable”, “soutenable”, “verte”, nous sommes actuellement témoins d’une tendance opposée, essayant de réduire la place principale accordée aux automobiles dans les rues. Non seulement des initiatives favorisent l’élargissement des trottoirs et la multiplication des équipements cyclables, mais des zones spécifiques sont également délimitées pour éviter la nuisance due aux conducteurs de toutes sortes. Et ceux qui seraient encore sceptiques sur le fait que leur présence est bien plus qu’un simple problème technique, le PSPO (Public Spaces Protection Order) affiché sur ce panneau le rappelle clairement : on peut conduire de manière antisociale.



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