ISSN : 2266-6060

Pare brise, épisode 1

Parebrisejetravail

Clamart, juin 2010.

Parmi les objets sur lesquels des écrits sont souvent exposés, nous avons de nombreuses fois insisté sur le rôle des portes. Il en est bien sûr beaucoup d’autres. Les pare brises par exemple ne sont pas seulement des surfaces transparentes destinées, sur les voitures, à protéger le conducteur et les passagers des affres du vent et de la pluie. Ils sont eux même de formidables véhicules : on peut y faire apparaître des mots sous des formes très variées, qu’ils soient à l’extérieur ou à l’intérieur de la voiture. Preuves de paiement de parking, identification spécifique de la voiture, contravention, etc. Ils peuvent aussi être investis en tant que moyen de communication à proprement parler, média en quelque sorte. La note manuscrite affichée ici fait par exemple office d’appel à la bienveillance face à l’éventuel représentant de la force publique qui passerait par là. Il indique le caractère exceptionnel du véhicule garé ici en précisant sous une forme personnelle la qualité de son propriétaire : employé de l’école d’en face, celui-ci n’a d’autres choix que de se garer dans les parages. C’est un appel à un certain sens de la justice qui est fait. Venant ici tous les jours pour raisons professionnelles, il serait injuste que la personne en question paye à chaque fois son stationnement au même titre que des passants plus ordinaires.
Mais encore faut-il qu’un tel mot convainque. À lui seul, il ne fera pas forcément foi. On peut d’autant plus en douter ici que la composition même du message — Je travail à Jules Ferry Élémentaire — frôle l’oxymore.



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