ISSN : 2266-6060

Ce dont le monde a besoin

gluten

Rome, mai 2015.

Nous avons besoin de beaucoup de choses dans ce que nous considérons être, en tant qu’habitants de pays occidentaux riches, une vie correcte. De l’eau potable, un système électrique stable, des routes, des trottoirs (sauf peut-être à Los Angeles), un réseau de télécommunication, des transports public… La liste est plutôt longue, surtout si on la compare à celle que nous donnerait quelqu’un qui habite en Ouganda, au Mali, en Inde ou au Pakistan. Sauf qu’en fait, il n’y a pas vraiment de liste. Dans notre vie quotidienne, toutes ces choses sont là sans qu’on les remarque et rien ne nous rappelle à leur existence. On ne trouve pas de bâtiments qui afficheraient un panneau à leur entrée où serait inscrit « Nous avons l’électricité ! » C’est la définition même des infrastructures : elles vont de soi.
Ça n’est pas tout à fait aussi clair pour les choses qui sont presque, ou ne sont pas encore tout à fait, des infrastructures, même si un grand nombre de personnes s’attendent à ce qu’elles fassent partie du paysage. Généralement, les institutions qui les fournissent le font savoir. Un moyen comme un autre de mettre en avant leur compétitivité. Les hôtels et les restaurants sont très forts à ce jeu : « Canal Plus », « Climatisation », et plus récemment « WiFi » sont apparus sur panneaux, affiches ou simples feuilles de papier accrochées au mur.
Mais parfois, ce qui fait nécessité n’est pas une présence — quelque chose qui devrait être là — mais l’absence — quelque chose que nous souhaitons éviter. Dans certains pays par exemple, on peut trouver sur la devanture des restaurants un certificat sanitaire qui nous assure que les principaux nuisibles et les bactéries les plus dangereuses ne finiront pas dans notre assiette. La liste reste toutefois non détaillée. Ça n’est que lorsqu’une nouvelle entité, particulièrement menaçante, apparaît que l’on peut trouver des affiches ad’hoc qui montrent explicitement que dans cet établissement, nous pourrons rester sains et sauf. Si l’on considère le degré de dangerosité de l’Italie, pays des pizzas et des pâtes, imaginez comme vous devez vous sentir soulagé.e en tombant sur un panneau Pâtes sans gluten, juste en dessous de celui qui annonce le wifi gratuit.



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