ISSN : 2266-6060

Plumes

Paris, février 2011.

Ce dimanche c’est le salon de l’agriculture, faut emmener le gamin voir les vaches et les cochons ; on quitte le centre, on prend le métro, on descend à la Porte de Versailles, on passe les barrières, en validant le code barre de nos deux invitations comme l’hôtesse nous y invite. On n’est pas les seuls à entrer dans le Hall 1 dont un panneau indique qu’il renferme les activités agricoles liées à l’élevage. Les enfants parisiens sont en grand nombre, des petits qui ne savent pas lire, des qui ne marchent pas, des qui pleurent déjà. Heureusement, il y a des plans, on va pouvoir se repérer dans ce labyrinthe. On a vu où sont les vaches, près du repère H… Le gamin dit que ça sent pas bon ici ; il n’a pas tort. On est chez les moutons ; je lui lis le panneau qui indique ce qui est caché dans la paille ; des brebis comme ça, j’en ai vu que dans les livres. On trouve les vaches en passant le stand des porcins, difficiles de faire croire que ce sont les mêmes que dans l’album des trois petits cochons ; au dessus d’une énorme vache, en gros caractère est inscrit son poids : cette charolaise pèse 1200 kgs ; une plume ; elle a surtout un ruban bleu blanc rouge autour du ventre ; je comprends mieux les deux imposantes étiquettes qu’on a agrafé à ses oreilles : des numéros qui permettront de ne pas perdre cette belle et ses kilos de viande. J’évite d’expliquer au gamin que ce seront ces mêmes chiffres qu’il y aura sur son steak un de ces jours dans son assiette. On se replie vers les volailles… on retrouve les marmots : les canards et autres coqs sont à bonne hauteur ; face à face sans médiation. Pas besoin de me demander ce que c’est, les étiquettes sont rejetées sur le haut, illisible ; le bestiaire prend fin. Dire que dans trois semaines, on reviendra pour le salon du livre !



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