ISSN : 2266-6060

Scénographie


Arles, juillet 2019.

Obtenir une photo, c’est définir un cadre, une exposition, retravailler l’image que ce soit en argentique ou en numérique, faire un tirage sur un papier spécifique, dans un format adapté, avec un encadrement. Pour passer de la photo à l’exposition, il faut sélectionner parmi les milliers de prises, les regrouper, les disposer. L’exposition va définir une narrativité pour les spectateurs qui suivront un chemin défini par l’ordre, la lumière, les murs.
Cette scénographie produit elle-même ses traces : ici, sur un simple papier à lignes, Susan Meiselas a défini les assemblages pertinents pour rapporter sa longue expérience des carnival strippers, hésité sur leur place respective, déplacé et supprimé, ajouté, avant de stabiliser son exposition du Brockton Art Center en 1978.
Plus de 40 ans plus tard, grâce à ces traces, l’exposition semble reproduite ici, à Arles. Si les murs sont différents, si les tirages ne sont pas d’époque, si l’artiste n’est maintenant plus une jeune diplômée de Harvard, mais une photographe reconnue, la scénographie demeure la même, ou presque. Les photos et les textes prévus sont accompagnés de ce brouillon et d’autres traces, exposés sous verre et avec leur cartel. Ce n’est plus seulement une exposition photographique, mais l’exposition d’une exposition photographique que nous photographions.



Laisser un commentaire