ISSN : 2266-6060

Épaisseur

Marseille, janvier 2019

Dans les villes, il est souvent interdit d’écrire sur les murs, surfaces si accueillantes pour la craie, la bombe, le feutre ou le pinceau, mais règlementairement ou fonctionnellement destinées à d’autres usages. Et quand certains enfreignent les règles, il faut alors abraser, dissoudre, effacer et repeindre pour rendre au mur sa virginité d’apparence, de surface.
Mais il arrive que le mur ne soit pas un mur, ni même une fenêtre ou une porte : en s’approchant de cet écrit insolite, comme sur la photo, on perçoit les lignes de séparation des facettes du volet jusqu’alors caché dans l’alignement de la rue.
Alors l’écrit n’est plus ce qui menace l’ordre technique et social, mais ce qui le préserve contre la surcouche ailleurs réparatrice. La texture et l’épaisseur de la peinture, si importants dans l’histoire de l’art, ne sont plus ici que liants et colles malvenues.



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