ISSN : 2266-6060

Officiel

En ligne, octobre 2025.

La légalité repose sur des couches textuelles multiples. Ici, pour nommer des nouveaux ministres, le décrit fait directement appel à la constitution en sus du décret de nomination du Premier Ministre. S’ensuit une liste de noms en majuscules et de fonctions, avant l’obligatoire mention de publication au Journal officiel (JO). Il contient quotidiennement lois, décrets et arrêtés, qui restent en vigueur tant qu’un nouveau texte les modifiant, les remplaçant ou les annulant n’est pas promulgué et publié dans ce même JO.
Dans le cas présent, il n’a pas fallu attendre longtemps : trois jours plus tard, paraissait la démission du Premier Ministre, rendant caduc son arrêté de nomination ici mentionné, et donc par rebond ce décret de nomination des ministres.
Mais la force des textes ne s’arrête pas là : les ministres n’ont pas pour autant disparu, ils ont simplement changé d’état. Ils sont devenus ministres démissionnaires jusqu’à la nomination d’un prochain gouvernement. Concrètement, ils doivent prendre en charge les affaires courantes, aidés par les collaborateurs de leurs éventuels prédécesseurs, sans pouvoir eux-mêmes embaucher, pris dans l’urgence de cette nomination/démission. Ils rejoignent ainsi d’autres ministres, non nommés dans ce décret, déjà affectés à cet étrange rôle, qu’elles et ils le veuillent ou non.
À moins bien sûr qu’ils tentent de forcer le cadre règlementaire. Bruno Lemaire, professeur à Lausanne et nouveau ministre des Armées et des Anciens Combattants, a ainsi annoncé qu’il renonçait à sa charge en dépit de l’acte officiel posé. Peut-il devenir un « ministre démissionnaire » démissionnaire, laissant ses fonctions à son prédécesseur, déjà Premier Ministre démissionnaire ? Quand ce dernier redevient Premier Ministre deux jours plus tard, c’est un homme bien occupé par la recherche d’autres ministres…



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