ISSN : 2266-6060

Rebut

rebut

– Paris, Mars 2009 –

La rencontre avec des chaises qui s’adressent à nous est toujours intrigante, d’autant que les situations sont assez rares. Nous avons déjà eu l’occasion d’en rencontrer une plutôt sympathique qui invitait à la relaxation pour prendre en charge nos problèmes de cœur. Celle-ci semble beaucoup plus confortable au premier abord : molletonnés, l’assise et le dossier sont propices à une détente, tout en assurant une position studieuse. Pour autant, l’inscription prévient tout individu disposé à s’affaler nonchalamment. Au lieu d’être destinée à une petite pause ou un long repos, cette chaise est plutôt orientée vers le travail. C’est bien l’activité de manutention d’une bonne âme prête à effectuer docilement la prescription jusqu’à la plus proche poubelle qui est attendue, ou alors l’entrain d’un bricoleur aguerri disposé à la transporter jusqu’à son atelier pour la réparer. Car quiconque tenterait de s’asseoir serait rapidement éjecté par un mouvement furtif du dossier. Il ne s’agirait plus de réparer la chaise mais bien la personne, désormais par terre avec un bon mal de dos, voire une fracture… pendant que la chaise, dotée de roulettes, aurait profité de sa capacité de déplacement pour se poster un peu plus loin, dans l’attente d’un autre utilisateur. Un poisson d’avril peu commun.



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