ISSN : 2266-6060

Dans le cadre

cadre

– Paris. Janvier 2009-

Nous sommes nombreux à avoir fait l’expérience dans un magasin pour régler un achat par carte bancaire de devoir signer le reçu avec un stylet sur un petit écran et d’éprouver l’impression d’avoir mal signé, d’avoir produit un signature erronée. L’acte de signer nécessite une certaine amplitude ; les notaires qui s’y connaissent en signature ont développé tout un art de vivre autour de cet acte : précédé d’un café, aidé d’un sous-main, environné de jolis tableaux et de quelques plantes vertes, il faut que signer soit un acte plein et entier.
En d’autres lieux, certains dispositifs au contraire visent à restreindre la signature, la minimiser, à la calibrer, à lui enlever cette autonomie. C’est la fonction de ce drôle de cadre de carton ; il répète la case du formulaire à l’infini ; il ne faut pas dépasser, rester dans votre case ; au-delà point de salut ! C’est ainsi que dans les bureaux de vote, une fois la formule consacrée prononcée « a voté », à l’électeur on demande de signer le registre en s’aidant d’une règle dans laquelle on retrouve ce même cadre. Voter est un acte individuel. Signer aussi.



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