ISSN : 2266-6060

Péril

Marseille, février 2019.

On voit d’abord les improbables blocs de béton, débordant du trottoir jusque dans la rue. En les contournant, la porte apparaît, remplie de feuilles signées et contre-signées. Et autour, répétée, en rouge, d’autres ont inscrit une date qu’ici tout le monde connaît. C’est le jour où les immeubles se sont soudainement effondrés, tuant leurs habitants précaires et déclenchant la colère de la population.
Alors, d’instinct, on recule, on repasse derrière les blocs et on regarde plus attentivement cet immeuble dont les écrits nous disent que nul ne peut l’occuper. Ils affirment qu’il est si dangereux pour ses habitants que, comme 2000 autres dans la ville, ils ont été évacués dans l’urgence par la ville.
À un coin de rue, il est pourtant semblable à ses voisins toujours accessibles, rien ne laisse penser à un péril immédiat, si ce n’est pour les élites politiques défaillantes.



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