ISSN : 2266-6060

Vêtements

Marseille, juin 2017.

Les vêtements font signes nous disaient les sociologues : ils indiquaient, du fait de leurs choix, un rôle professionnel, des groupes d’appartenances ou encore un positionnement social. Mais encore faut-il que d’autres puissent interpréter ces signes, qu’ils sachent à quoi renvoient le costume gris et les chemises à manches courtes, le noeud papillon et le jean troué.
Depuis ce temps, les techniques de flocage sont devenues courantes et bon marché, permettant à chacun de co-construire son vêtement, toute image sous forme de fichier pouvant être reproduite sur des tissus. En fonction des humeurs, des lieux et des rôles, et de manière beaucoup plus réversible que les tatouages corporels, le vêtement floqué est plus qu’un signe, il est devenu un message.
Ce tee-shirt bleu a dû être fièrement arboré sur une plage remplie des déchets les plus divers ou dans une ville envahie par les ordures. Mais il est désormais exposé dans une collection pour un musée comme témoignage de cette action militante. Épinglé non loin de tableaux montrant l’évolution du tonnage des déchets urbains, il est redevenu signe, celui de notre impuissance nue.



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