ISSN : 2266-6060

Lignée

nosenfants

Parc de plaisance, Québec, août 2010.

Ça n’est pas une surprise même si c’est un reproche qu’on lui fait souvent : le scriptopolien est obsédé par les objets d’écriture. Il passe son temps à les guetter, cherche à en comprendre les modes de présence. Pour raconter inlassablement ce que fait l’écrit au monde, ce que le monde en fait. Il faut l’avouer, cette obsession a parfois chez lui des conséquences étranges. Rien de grave, bien entendu : des idées fugaces qui lui traverse l’esprit, des réflexions qu’il garde pour lui parce qu’il sait qu’elles le feront passer pour un peu fou.
Devant ce panneau par exemple, planté parmi les arbres, sur le bord d’une piste du parc Plaisance, il a été l’objet d’une sorte l’hallucination énonciative. Voyant dans le panneau un porte-parole, non pas d’humains, mais de lui-même et de ses congénères scripturaux. Il s’est imaginé la forêt, juste derrière, peuplée de bébés panneaux que la foule des automobilistes, cyclistes et piétons risquait de mettre en danger. Il a vite compris l’absurde de la situation, mais il savait aussi qu’elle portait une petite vérité sur le caractère toujours enchâssé des mots d’ordre, appel au respect des autres, mais aussi d’eux-mêmes et des règles qu’ils font circuler.



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