ISSN : 2266-6060

Par ici

Paris, août 2009.

Le développement des technologies de l’information nous plonge dans un monde toujours un peu plus fonctionnel, au point qu’on se demande comment il était possible de faire sans. On traverse des espaces en un clic, on navigue d’un site à un autre d’un tapotement de doigt, on multiplie les relations tranquillement assis devant un écran. Il suffit pourtant de se tourner vers des technologies plus low-tech et de les scruter avec un peu d’attention pour évacuer les pièges du fonctionnalisme qui font de l’évidence le vecteur de transmission des informations. Car après tout, si il ne s’agit ici que d’indiquer un parc, un peu de bon sens devrait être suffisant. Pourquoi diable utiliser une surface aussi large ? En tôle émaillée en plus. Est-ce vraiment la meilleure option ? Qu’est-ce qui a bien pu motiver le choix de cette typographie ? En quoi l’usage de minuscules est-il pertinent pour une telle désignation ? Vu la surface d’inscription, des majuscules auraient certainement mieux fait l’affaire. Pourquoi choisir la couleur rose pour désigner ce type de lieu ? Et qui se charge d’enlever les autocollants qui sont régulièrement apposés à côté du mot “parc” ? Non le fonctionnalisme n’est décidément pas adapté pour nous faire accéder au mode d’existence de cette espèce d’écrits. L’enquête sur un simple panneau de signalétique ne peut se clore sur un principe d’évidence : elle ouvre, au contraire, sur l’agencement de vastes mondes qui en organisent la forme, la matière, les qualités graphiques, les modalités de fixation, de surveillance et de maintenance.



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