ISSN : 2266-6060

Avec courtoisie

Bruxelles, novembre 2012.

Que l’on participe à une discussion ou que l’on soit engagé dans n’importe quelle interaction, on suppose de chacun qu’il connaisse et adopte une ligne de conduite élémentaire : être respectueux et poli en toutes circonstances. Voila ce à quoi tout le monde s’attend ! Plus : ce que l’on estime mérité. La dispute et la violence sont des menaces toujours potentiellement présentes, mais les processus qui font que l’ordre de l’interaction est possible visent justement à les prévenir. Ainsi, la coopération des participants est une ressource importante pour réguler les fragilités de l’ordre social. Toute offense envers les autres, toute atteinte à leurs différences constituent une rupture qui demande réparation.
Pour autant, on sait bien que les règles de civilité ne sont pas les mêmes d’une situation à l’autre, qu’on ne peut pas les mobiliser automatiquement sans se soucier des circonstances particulières de notre action. Autrement dit, les règles ne s’appliquent jamais, elles sont ajustées et négociées au cas par cas. La frontière est parfois ténue entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, et les débordements arrivent plus rapidement que prévu : certains, en particulier les jeunes, s’affalent sur les banquettes de train sans se soucier des autres personnes qui doivent rester debout pendant les heures d’affluence. Pour l’entreprise de transport, les règles de civilité sont alors rompues. C’est tout l’enjeu de cet écriteau de rappeler la règle de bonne conduite en vigueur : “on laisse la place à ceux qui en ont besoin !” Mais ici la courtoise ne consiste pas seulement en une certaine attitude. Elle se joue au-delà des gestes et des paroles. Le mot courtoisie s’incarne également dans un objet particulier : précisément celui qui est au coeur de la règle à respecter.



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