ISSN : 2266-6060

Jour de fête

[Sur le vif]
Paris, vendredi 4 décembre 2009

L’écrit est fragile ; il se déchire facilement, il brûle aussi rapidement ; il faudrait un jour faire le récit de tous les incendies de bibliothèques : tout le monde a en tête cette photographie de la Bibliothèque de Holland House après un bombardement de Londres en septembre 1940 mais l’incendie des dépôts de livres n’est pas toujours un acte volontaire. Combien de livres se sont consumés dans les grands feux qui ont détruits nos villes jusqu’au début du XXe siècles ? Combien de bibliothèques personnelles, trésors de vie, sont devenues cendres ?
Alors quand une librairie renaît de ses cendres il faut la fêter ! C’était un soir du printemps dernier, le boulevard du Temple avait été envahi par des dizaines de camions pompier ; au début, on n’avait pas compris que c’était la librairie ; on croyait que c’était le feu se propageait au dernier étage de l ‘immeuble d’en face ; les gens avaient été évacués ; c’est le lendemain matin qu’on a compris, quand on a vu jeter sur le trottoir des dizaines de volumes calcinés. On a tous pensé que ce serait fatal à l’Arbre à lettres : les experts étaient passés, les gravas sortis, rien ne se passait. On est parti en vacances en disant aux enfants : « Encore une librairie qui va devenir un marchand de fringues ! » Mais c’était ne pas faire confiance au grand Arbre ! Signe qu’il y a encore des guerriers de l’écrit dans Paris !



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